15 février 2013

La tulipe


Emblème inconique des Pays-Bas pour le touriste, la tulipe a une histoire assez récente, mais palpitante, dans cette contrée. 

Le début du 16ème siècle vit se développer un engouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage dans le nord de l’Europe, et plus particulièrement dans les Provinces-Unies (Pays-Bas). Jusqu’en 1550, les jardiniers néerlandais cultivaient des roses, des lys, des iris, des pivoines, des ancolies, des giroflées et des œillets. 

La tulipe est importée de Turquie sous forme de bulbe au milieu du 17ème, période de prospérité de la Hollande. Sous cette forme, ils étaient alors suffisamment résistants pour survivre aux rigueurs de l'hiver néerlandais, pour ensuite s'ouvrir et fleurir un fois le printemps venu. 
Les premières tulipes étaient méconnues du grand public et ne sont mentionnées que par des botanistes ou des amateurs de plantes rares et de curiosités. Mais la vogue des tulipes se répandit du sud des Pays-Bas vers le nord, et l’engouement devint tel qu’assez rapidement des voleurs s’introduisirent dans le Jardin botanique de Leiden pour y dérober des bulbes.
La tulipe fit l’objet d’un véritable culte ainsi que d’une spéculation effrénée, car considérée comme symbole de luxe. 

Hans Bollongier, Bouquet de tulipes, 1639,
Rijksmuseum Amsterdam
La valeur de la petite fleur très convoitée a même atteint le prix d’une maison bourgeoise sur la Grand-Place de Haarlem, pour un seul oignon, avant que son cours ne s’effondre en 1637, entraînant la première crise économique de l'Histoire et mettant un terme à ce que l’on a appelé la tulipomanie (Tulpenmanie en néerlandais).
Ce phénomène est même repris dans la littérature : en 1688, lorsque Jean de la Bruyère mentionne l’amateur de tulipes dans son écrit Les Caractères au chapitre "De la mode", il ne mentionne pas la tulipomanie comme un phénomène économique de masse, mais comme une mode qui fait des victimes chez les fous
De même lorsqu’Alexandre Dumas et Auguste Maquet rédigent La Tulipe noire (1850, un très bon roman) ils en situent l’action en 1672, l’année de l’accession de Guillaume d’Orange au poste de Stathouder des Provinces-Unies, trente-cinq ans après la crise de la tulipe. Le héros du roman, consacre tous ses efforts à créer une tulipe noire, symbole de l’impossible rêve, surveillé de près en secret, par un rival qui convoite la fleur précieuse. De la tulipomanie, Dumas n’a conservé que l’idée d’une quête obsessionnelle de la fleur rare et unique et de l’appât du gain qu’elle peut susciter.

En 1949, le commerce des bulbes reçu une aide précieuse du maire de Lisse, lorsque celui-ci décida d’utiliser un ancien terrain de chasse pour montrer le savoir-faire des producteurs de bulbes de la région.
Le parc du Keukenhof était né !


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