21 octobre 2012

Le Bleu de Delft

Produit incontournable lorsque vous irez vous balader dans la région de Delft, immanquable dans toutes les boutiques souvenirs des Pays-bas, impossible que vous la manquiez, le Bleu de Delft est partout.

Cette faïence particulière, reconnaissable au aux motifs bleu peint sur fond blanc fut produite par les manufactures hollandaises de la région de Delft à partir du 17ème siècle.

Un peu d'histoire

La technique de la faïence fut introduite en Hollande par des potiers italiens au 16ème siècle. Les potiers de Delft virent immédiatement le parti qu'ils pouvaient tirer de cette pâte blanche pour reproduire les céramiques chinoises importées depuis 1602 par la Compagnie des Indes. Ces produits exotiques rencontraient alors  un énorme succés auprés des néerlandais fortuné.  

La faillencerie produite à Delft acquit sa notoriété grâce à la finesse des pièces et à la qualité de leur émaillage. Cet émail stanifère au blanc parfait permit aux faïenciers hollandais d'approcher l'aspect de la porcelaine chinoise.
La composition de la pâte utilisée par les faïenciers de Delft fut mise au point progressivement à partir d'un mélange de quatre terres : de la marne de la région de Doornik, Tournai dans le Brabant ou des Flandres, de la terre de Muhlheim sur la rivière Rhur en Allemagne, de la terre noire et de la terre de Delft.

 En 1647, lorsque de violents troubles politiques en Chine interrompirent le commerce de la compagnie, les faïenciers de Delft prirent le relais et fournirent le marché local très demandeur, en imitant parfaitement la porcelaine.
Très logiquement, les premières pièces produites furent décorées de bleu avec un décor imitant les chinoiseries avant d'évoluer et d'avoir peu à peu des peinture mettant en scène la vie quotidienne hollandaise. On ne connaît généralement des faïences de Delft que ces faïences blanches à décor bleu, appelé Bleu de Delft, mais il en existe cependant des variétés colorées, incluant parfois des dorures.


En 1654, l'explosion d'une poudrière détruisit plusieurs brasseries de Delft. Les poteries saisirent l'opportunité pour récupérer de vastes locaux proches du centre de la ville. La production atteignit un tel niveau qu'en 1742, six moulins à vent de la région de Delft étaient spécifiquement chargés de moudre les oxydes métalliques et les minéraux nécessaires à la fabrication des émaux colorés.
En 1742, 17 fabriques lavaient et préparaient les terres le long du canal de Rotterdam.
Chassés par les persécutions religieuses, de nombreux potiers de Delft quitteront la Hollande pour l'Angleterre pour y introduire une faïence qui prendra alors le nom de Delftware.
Fondée il y plus de 350 ans, Royal Delft demeure actuellement l'une des plus anciennes manufactures de faïence de Delft, mais aussi l'une des dernières encore en activité.

Technique de fabrication 

Un fois l'argile prête avec les différentes terres utilisées, la pâte est coulée dans des moules en plâtre dont l’intérieur à la forme de la pièce souaitée. Ce moule a la particularité d’absorber grâce au plâtre poreux, l’eau de la masse d’argile. Il se forme alors sur la paroi du moule une peau solide qui s’épaissit. Après une vingtaine de minutes, cette peau à atteint une épaisseur suffisante et l’artisan peut déverser le surplus d’argile liquide pour une autre création. Le moule continue d’absorber l’humidité jusqu’à ce que l’objet se détache du moule. A ce moment là, le moule est enfin ouvert et l’objet retiré. Les inégalités qui restent sont retouchées à l’aide d’un couteau et d’une éponge humide. Les objets encore humides, sont séchés puis cuits à une température de 1160 degrés Celsius. On ne parle plus alors d’argile mais de biscuit


La pièce, le biscuit, est prête pour le peintre : sur le fond blanc de la pièce, il peint au Noir de Cobalt. Les différentes nuances sont obtenues en diluant le Noir avec une certaine quantitée d'eau. La faïence est ensuite totalement recouverte d’une couche d’émail blanc et le dessin disparaît totalement sous cette couche opaque. Une cuisson permettra de rendre l’émail blanc transparent et de transformer le noir de Cobalt en Bleu de Delft.



Le Bleu de Delft se retrouve sous toutes les formes possibles et imaginable, mais prenez garde à son prix : un simple carreau peut aller de 10 à 50€, voir bien plus pour certains motifs particuliers.

1 commentaire:

  1. Merci pour cet historique ! Il existe un site d'information très complet sur les carreaux de Delft et les faïences hollandaises : www.delft.fr On y voit de très nombreuses images de carreaux de Delft, des tout premiers carreaux émaillés "tegels" peints à Anvers par des potiers italiens vers 1500, aux carreaux blanc et bleu fabriqués à Utrecht ou Rotterdam, et bien sûr à Delft.

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